Publié dans Editorial

La fin d’une présence ! 

Publié le mercredi, 02 juillet 2025

L’USAID ferme définitivement ses portes. Présente à Magasikara depuis 1984, l’Agence américaine pour le développement quitte pour de bon le pays.

Fondée le 3 novembre 1961 par l’administration américaine du temps de John Fitzgerald Kennedy, le 35 ème Président des Etats-Unis, l’United States of America Agency for international Development (USAID), présente dans la Grande île depuis 40 ans, fut un pilier de l’aide internationale américaine.

A Madagasikara, les domaines d’activités privilégiés par l’USAID tournaient autour des secteurs sociaux prioritaires comme la lutte contre la pauvreté, assistance pour la consolidation de la résilience de la population, amélioration de la santé publique, la sécurité alimentaire, etc.

 

En 1984, une dizaine d’années de l’avènement de la Deuxième République, le pays fut soumis à une pauvreté intenable où l’insécurité alimentaire prit en tenaille la grande majorité de la population malagasy. Les conditions sanitaires se trouvèrent dans un état impitoyable. Les tenants du régime socialiste d’obédience léniniste – communiste, toujours réticent à une intervention des  Etats occidentaux capitalistes – impérialistes, ne pouvait pas rejeter l’offre d’assistance américaine. En tout cas, ce fut une aubaine pour une population qui, comme on l’a dit tout haut, vit dans une situation de précarité extrême. Le « Paradisa sosialista » tant promis et tant attendu, tarde à venir. Les agents de l’USAID sillonnaient le pays notamment dans le Grand Sud dont les populations, victimes de longues périodes de sécheresse, ont grandement besoin des interventions de l’Agence américaine. Rappel historique, en 1977, le Gouvernement américain et le Gouvernement malagasy furent à couteaux tirés à cause de la décision unilatérale des dirigeants malagasy d’ordonner, avec  effet immédiat, du départ et la fermeture de l’Antenne de la NASA à Imerintsiatosika. Selon une source concordante, à l’époque, l’Antenne visée fut l’une plus importantes dans l’Hémisphère Sud. Un coup dur pour la NASA et par ricochet pour les Américains. Evidemment, une situation très tendue s’est ensuivie ! Dans sa déclaration à la Radio Télévision nationale annonçant la nouvelle, le tout puissant Président Ratsiraka fait allusion d’une éventuelle intervention militaire des States. Dans un élan de sursaut national, tout le monde s’était dit prêt ! En 1984, la venue de l’aide américaine par l’USAID interposée, faisait signe d’une décrispation des relations américano-malagasy. Heureusement !

Le Président nouvellement réélu et tout juste après son investiture, Donald Trump, annonça, urbi orbi, le retrait de l’USAID de ses actions d’assistance parmi les pays pauvres dont Madagasikara. Ce lundi 30 juin, la date butoir de la fin définitive des interventions américaines à travers l’USAID, l’ambassadrice des Etats-Unis  Claire Pierangelo annonça officiellement la fin d’une présence américaine sur le sol malagasy et ce lors de son discours de célébration de l’ « Independance Day ». Un long parcours d’une quarantaine d’années ! Tant pis ou tant mieux, l’avenir nous le dira ! Il  va sans dire que nous devions affronter sans état d’âme la responsabilité, celle de notre avenir. Madagasikara ne peut pas être ou ne doit pas être  éternellement sous l’assistanat des autres. Il faut oser relever les défis. S’il faudra chercher d’autre forme de partenariat, allons-y. Mais désormais, attendions-nous qu’en dernier ressort, nous les Malagasy, nous sommes les premiers et derniers responsables de notre sort. Les aides devraient nous aider à nous débarrasser des … aides ! (Boky Mena). 

 

Ndrianaivo

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Editorial

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    Sur la tribune, devant la presse, au salon, sous la chaumière, au marché, sur la place publique, etc., on parle de la refondation. Dans certains cercles de réflexion, la refondation enflamme les débats. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, faire référence à la « refondation » semble être une obligation même dans certains cas, une contrainte. D’ailleurs, le numéro un du pays arbore le titre très officiel et solennel de « Président de la Refondation de la République » ! On ne jure que par ce terme magique mais parfois quelque peu trompeur, la « Refondation ».

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